Le minage de bitcoin: ses impacts positifs scientifiquement prouvés
Passons en revue 55 études scientifiques revues par des pairs
1) Introduction
Les sciences se répartissent en deux catégories:
les sciences formelles (mathématiques, logique, informatique théorique);
et les autres, appelées sciences empiriques (sciences naturelles, expérimentales, humaines, sociales, appliquées et interdisciplinaires).
Cela peut paraître étonnant; et pourtant, cette différenciation est essentielle. En effet, les sciences formelles ne s’appuient par sur l’observation du monde réel, mais sur la logique formelle et sur le raisonnement pur.
À contrario, les sciences empiriques étudient le monde réel. Elles reposent sur l’observation, l’expérience et l’interprétation de faits.
Or, la méthodologie de ces observations et expériences peut avoir des limites:
échantillon trop petit, biais dans le recrutement, absence de groupe contrôle, méthode statistique mal interprétée, variables non prises en compte, etc…
mais aussi: biais de confirmation des chercheurs, pression pour publier des résultats donnés, conflit d’intérêt, etc…
En ce sens, un article scientifique fondé sur des données empiriques, même s’il a été publié dans une revue même réputée, ne doit jamais être considéré comme une vérité absolue. Pour que ses conclusions soient valides, il doit en effet être confirmé par d’autres recherches, et avoir été relu par des experts du domaine.
Ce processus de publication d’articles “évalués par des pairs” permet ainsi la formation d’un consensus scientifique.
2) La génèse
En mai 2018, Alex de Vries (économiste néerlandais travaillant pour la Banque Centrale Néerlandaise) a publié un article intitulé “Bitcoin’s Growing Energy Problem”.
Cet article - bien que décrivant de manière pertinente le fonctionnement de la preuve de travail du minage de bitcoin et utilisant des données techniques et empiriques sensées (performance de certains ASICs, puissance de calcul du réseau) - possède de nombreux problèmes dans sa méthodologie et dans ses conclusions:
A. de Vries ne distingue pas toujours clairement consommation énergétique et empreinte carbone. Or, une ferme de minage alimentée par un barrage hydroélectrique n’a évidemment pas le même impact environnemental qu’une ferme de minage alimentée par une centrale au charbon;
il tire des conclusions en utilisant le ratio “kWh par transaction” (kilowattheure par transaction), qui n’a pas de sens dans le cas de Bitcoin, en particulier avec ses évolutions technologiques (comme le Lightning Network, dont la première transaction a été réalisée fin 2017);
certaines de ses hypothèses sont très conservatrices (voire alarmistes), sans prendre en compte de manière rigoureuse l’évolution du matériel de minage, de son efficience, des coûts locaux de l’énergie, mais aussi et surtout de l’incitation économique à utiliser de l’énergie excédentaire ou bon marché (généralement renouvelable);
enfin, il ne compare aucunement Bitcoin à des systèmes de paiement existants, comme les banques centrales, l’or ou le système financier traditionnel.
Son article, plutôt bien documenté pour l’époque, a permis d’initier un début de réflexion sur la consommation énergétique de Bitcoin; qu’il estimait entre 22,3 et 67,2 TWh par an en 2018 (contre 0,88 à 4,38 TWh en 2017 selon Harald Vranken, dans son article “Sustainability of bitcoin and blockchains”).
Toutefois, cette publication a présenté une vision incomplète, biaisée et non revue par des pairs du minage de bitcoin; tant A. de Vries a surestimé l’impact réel du minage, a utilisé des métriques trompeuses et a omis volontairement des innovations techniques et effets de réseau qui réduisent la consommation par transaction.
3) Entre science empirique isolée et biais volontaires
Ce papier a donc fait grand bruit lors de sa parution (et pas dans le bon sens du terme !)
Les médias traditionnels - n’ayant pas de formation scientifique pour l’immense majorité - ont alors pris pour argent comptant l’étude isolée d’A. de Vries. Des dizaines d’articles en ligne et dans la presse sont alors parus, de 2018 à 2023, se basant exclusivement sur les conclusions de cet article d’opinion, non revu par ses pairs. En témoigne l’illustration suivante, réalisée par Daniel Batten, expert dans l’impact environnemental des technologies.

Ce manque de méthodologie journalistique, couplé au manque de méthodologie scientifique d’A. de Vries, a ainsi alimenté pendant des années l’idée selon laquelle le procédé de sécurisation du réseau Bitcoin, i.e. le minage, était négatif pour l’environnement. Au point que même des personnalités politiques ont basé certaines de leurs décisions ou certains de leurs discours sur les conclusions de cette étude (comme la maison blanche ou le parlement belge et européen).
4) La science contre-attaque
Or, depuis 2019, de nombreux articles revus par des pairs et sans conflit d’intérêt ont été publiés, réfutant explicitement l’article d’A. de Vries. Parmi eux, on retrouve:
“Implausible projections overestimate near-term Bitcoin CO2 emissions”, Masanet et al. (2019)
→ Cet article remet en question les projections de CO₂ du minage de bitcoin, émises par A. de Vries; soulignant que ses estimations sont basées sur des hypothèses irréalistes. L'article montre que la consommation énergétique de Bitcoin est souvent exagérée par rapport à la réalité, et que les projections à court terme sont surévaluées.“Could Bitcoin emissions push global warming above 2 °C?”, Dittmar et Praktiknjo (2019)
→ Cette étude explique que les émissions de CO₂ attribuées à Bitcoin sont souvent surévaluées, et conteste les projections alarmistes prédisant un dépassement du seuil de réchauffement climatique de 2°C en raison des émissions liées à Bitcoin. Les auteurs soulignent que ces projections sont irréalistes et que les estimations de l'impact climatique de Bitcoin sont largement exagérées.“The Energy Consumption of Blockchain Technology: Beyond Myth”, Sedlmeir et al. (2020)
→ Cet article aborde la consommation d'énergie de la blockchain en général, en détaillant les différents mécanismes de consensus, y compris la preuve de travail utilisée par Bitcoin. Les auteurs concluent que bien que la consommation énergétique soit élevée, elle ne représente pas une menace immédiate pour le climat, en raison des progrès dans l'efficacité énergétique et des solutions alternatives comme les mécanismes de consensus moins énergivores.“Promoting rigor in blockchain energy and environmental footprint research: A systematic literature review”, Sai et Vranken (2023)
→ Cette étude discrédite les méthodes de A. de Vries. Elle démontre que ses estimations sont fondées sur une compréhension erronée de la dynamique énergétique de Bitcoin et qu'elles ignorent des variables cruciales telles que la transition vers des sources d'énergie plus vertes. Les auteurs concluent que l'impact environnemental de Bitcoin est bien moins important que ce que de Vries avait initialement suggéré.
D’autres, dès 2018, ont tirés des conclusions bien plus rationnelles; tout en remettant en cause, cette fois-ci de manière explicite, la méthodologie et les hypothèses d’A. de Vries:
“Quantification of energy and carbon costs for mining cryptocurrencies“, Krause et Tolaymat (2018)
→ Cette étude révèle que le minage de cryptomonnaies comme Bitcoin, Ethereum ou Monero consomme plus d’énergie par dollar de valeur créée que l’extraction de métaux traditionnels comme le cuivre ou l’or. Cette activité aurait généré entre 3 et 15 millions de tonnes de CO₂ entre 2016 et 2018, soulignant son impact environnemental évident; mais nettement moins important que ce qu’avait pu conclure A. de Vries quelques mois auparavant.“Rational mining limits Bitcoin emissions“, Houy (2019)
→ Dans cet article, Nicolas Houy soutient que les émissions de CO₂ liées au minage de bitcoin sont naturellement limitées par la rationalité économique des mineurs: ces derniers cessent leurs activités lorsque les coûts énergétiques dépassent les revenus attendus. Ainsi, contrairement aux projections alarmistes, les incitations économiques freinent l'augmentation illimitée des émissions du minage du bitcoin.“The Carbon Footprint of Bitcoin”, Stoll et al. (2019)1
→ Cette étude estime que le réseau Bitcoin consommait en 2018 environ 48,2 TWh par an, générant environ 21,5 à 53,6 millions de tonnes de CO₂, soit l’empreinte carbone d’un pays comme la Jordanie ou d’une ville comme Hambourg. Les auteurs soulignent que l’impact environnemental dépend fortement de la localisation des mineurs et de la source d’électricité utilisée (charbon, hydroélectricité, etc.); tout en soulignant les faiblesses de certaines hypothèses d’A. de Vries.“Life Cycle Assessment of Bitcoin Mining“, Köhler et Pizzol (2019)2
→ Cet article applique la méthode d'analyse du cycle de vie (ACV) pour évaluer l'impact environnemental du minage de bitcoin. En 2018, le réseau Bitcoin aurait consommé 31,29 TWh d'électricité, générant environ 17,29 millions de tonnes de CO₂ équivalent. Les principaux facteurs d'impact identifiés sont la localisation géographique des mineurs et l'efficacité énergétique des équipements, tandis que la fabrication et la fin de vie du matériel contribuent peu à l'empreinte totale. Les auteurs estiment que, malgré l'augmentation du hashrate global, l'empreinte carbone par unité de calcul pourrait diminuer grâce à des équipements plus efficaces et à une transition vers des sources d'énergie renouvelables.
L’article d’A. de Vries a donc été remis en cause voire critiqué dans 8 études scientifiques revues par des pairs, toutes indépendantes et sans conflit d’intérêt.
Cependant, il est à noter que d’autres études parues ont, elles, utilisé les données et conclusions contestées de l’article de 2018 de A. de Vries. Parmi elles, on trouve:
“The environmental impact of cryptocurrencies using proof of work and proof of stake consensus algorithms: A systematic review“, Wendl et al. (2023)
→ Cet article analyse l’impact environnemental des cryptomonnaies selon leur mécanisme de consensus. Il montre que la preuve de travail, utilisée par Bitcoin, entraîne une forte consommation d’énergie et d’importantes émissions de carbone; en se basant notamment sur l’article de A. de Vries daté de 5 ans. À l’inverse, la preuve d’enjeu apparaît pour les auteurs comme une alternative bien plus économe en énergie. Ils encouragent d’ailleurs la recherche et les politiques en faveur de solutions blockchain plus durables.“Impact of Proof of Work (PoW)-Based Blockchain Applications on the Environment: A Systematic Review and Research Agenda“, Sapra et al. (2023)
→ Cette étude passe en revue l’impact environnemental des blockchains utilisant la preuve de travail, notamment Bitcoin. Pour ce faire, elle utilise les chiffres de l’étude d’A. de Vries. De plus, les auteurs soulignent une forte consommation d’énergie, des émissions de CO₂ pouvant causer 19 000 décès futurs, et une production importante de déchets électronique; tout en appelant à des alternatives plus durables.“Bitcoin emissions alone could push global warming above 2°C“, Mora et al. (2018)
→ Cette étude estime qu’en supposant que l’adoption de Bitcoin suive le rythme d’autres technologies grand public, les émissions de CO₂ induites suffiraient à elles seules à faire dépasser le seuil de +2 °C de réchauffement en moins de trois décennies. En d’autres termes, le déploiement non régulé du Bitcoin pourrait compromettre les objectifs climatiques de l’Accord de Paris. L’article souligne le caractère énergivore de Bitcoin et son potentiel à lourdement aggraver le changement climatique.“Bitcoin and carbon dioxide emissions: Evidence from daily production decisions“, Papp et al. (2023)3
→ Cet article examine les effets environnementaux du minage de bitcoin en s’appuyant sur les données réelles d’une centrale électrique au charbon de 86 MW dédiée au minage aux États-Unis. Les auteurs calculent qu’une hausse de 1 $ du BTC entraîne 3,1 à 6,8 $ de dommages climatiques, selon un coût social du carbone de 190 $/t. L’étude montre que le minage rend rentable des centrales fossiles vieillissantes, prolongeant leur activité au détriment de la transition énergétique. Elle plaide pour une prise en compte des externalités dans les normes comptables et les politiques publiques.“Evaluating the environmental effects of bitcoin mining on energy and water use in the context of energy transition“, Radulescu et al. (2025)4
→ Cette étude évalue l’impact environnemental du minage de bitcoin en analysant sa consommation d’énergie et d’eau et son influence sur la durabilité environnementale. Les auteurs constatent que la consommation énergétique du minage a un effet négatif significatif sur la durabilité, particulièrement dans les pays vulnérables, malgré les efforts de transition vers des sources d’énergie plus propres. L’étude examine également le facteur de charge (“Load Capacity Factor”) et conclut que, contrairement à certaines hypothèses, le minage de bitcoin ne contribue pas à améliorer l’utilisation des capacités électriques existantes.“Lessons from crypto assets for the design of energy efficient digital currencies“, Agur et al. (2023)
→ Cet article analyse comment les choix technologiques influencent la consommation énergétique des monnaies numériques. Elle compare les cryptomonnaies (notamment Bitcoin) aux monnaies numériques de banque centrale (MNBC), en soulignant l’inefficacité énergétique du Proof-of-Work (PoW). Les auteurs plaident pour des architectures plus sobres, comme les systèmes centralisés ou basés sur le Proof-of-Stake (PoS). L’objectif est d’inspirer la conception de MNBC écologiquement viables.
Toutefois, il est à noter que, parmi ces six études:
La première a été académiquement critiquée par une étude de Rupert L. Matthews publiée en 2023, intitulée: “The Environmental Impact of Cryptocurrencies: A Clarification for Wendl et al. (2023)”; étude dans laquelle Matthews souligne les sources et la méthodologie discutables de l’étude de Wendl et al. (2023). Matthews explique également en quoi le modèle utilisé par A. de Vries ne reflète pas les pratiques actuelles: utilisation croissante d’énergies renouvelables dans le minage de bitcoin, rôle du minage dans la stabilisation des réseaux électriques, utilisation de sources d’énergie intermittentes, etc.
La troisième a été académiquement critiquée par une étude de Dittmar et Praktiknjo publiée en 2019, intitulée: “Could Bitcoin emissions push global warming above 2 °C?” (voir plus haut pour le résumé). Les auteurs ont reconnu quelques mois plus tard une bonne partie des critiques qui étaient formulées.
La quatrième traite d’un exemple spécifique: une centrale au charbon, cas le plus extrême de l’impact écologique négatif du minage de bitcoin. Une remise en perspective est donc nécessaire car, pour rappel, entre 40% et 60% du minage mondial utilise de l’électricité verte ou en surplus.
La cinquième a été critiquée dans un article publié par le Dr Simon Collins en mars 2025, article non relu par des pairs. Cet article, intitulé “Re-examining Bitcoin Mining’s Environmental Impact: A Rebuttal to Radulescu et al. (2025)”, reproche entre autre à cette étude d’ignorer les progrès en matière d’énergies renouvelables; estimant que plus de 56 % du minage utilise désormais des sources durables.
La dernière a été financée par le FMI, dans l’objectif d’orienter le travail sur la conception d’une monnaie numérique de banque centrale (MNBC). Elle peut donc représenter un conflit d’intérêt.
Bien que l’étude d’A. de Vries (2018) ait permis de soulever la question de l’impact écologique du minage de bitcoin, un consensus scientifique et académique clair s’est construit ces dernières années; arguant d’une part du manque de méthodologie et de l’obsolescence des modèles utilisés dans les études prenant pour acquis les données et conclusions de A. de Vries, d’autre part de l’absolue importance de prendre en considération les pratiques actuelles du minage pour pouvoir tirer des conclusions rigoureuses et réalistes sur le minage de bitcoin.
5) Les impacts positifs du minage: une désormais évidence
Bien que nous venons de voir qu’il existe quelques études concluant sur les impacts négatifs du minage de bitcoin en se basant sur les données de l’article de A. de Vries (2018), une question se pose: combien d’études scientifiques, revues par des pairs, concluent de ses impacts positifs?
Petit tour d’horizon de ces 37 articles publiés ces six dernières années, répartis selon quatre grands thèmes:
Transition énergétique et développement des énergies renouvelables
Flexibilisation et stabilisation des réseaux électriques
Réduction des émissions et rentabilisation
Analyse critique et modélisation économique
Transition énergétique et développement des énergies renouvelables
“From Mining to Mitigation: How Bitcoin Can Support Renewable Energy Development and Climate Action”, Lal et al. (2023)
→ Cette étude démontre que le minage de bitcoin peut soutenir le développement des énergies renouvelables en consommant l’électricité excédentaire. Il permet une meilleure rentabilité des projets solaires et éoliens tout en stabilisant le réseau. Les auteurs estiment que cette flexibilité peut accélérer la transition énergétique.“Renewable Energy Transition Facilitated by Bitcoin”, Velický (2023)
→ Cet article explore comment le minage de bitcoin peut jouer un rôle clé dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre en exploitant les surplus d’énergie renouvelable. Il insiste sur l’importance du minage comme charge flexible pour soutenir l’expansion des énergies renouvelables.“Can Bitcoin mining increase renewable electricity capacity?", Bruno et al. (2023)
→ Cette étude examine l’impact du minage sur l’augmentation de la capacité de production d’énergie renouvelable. Elle conclut que le minage peut aider à éviter le recours à des centrales fossiles, tout en apportant une flexibilité utile au réseau. Une réflexion autour de la neutralisation des émissions de CO₂ est également abordée.“Renewable energy and cryptocurrency: A dual approach to economic viability and environmental sustainability”, Hakimi et al. (2024)
→ En analysant un parc solaire de 50 MW, l’étude montre que le minage de bitcoin peut diviser le retour sur investissement par deux et réduire les émissions annuelles de CO₂ de 50 000 tonnes. Les blockchains en preuve d’enjeu ne présentent pas ces bénéfices selon l’étude.“Can bitcoin mining empower energy transition and fuel sustainable development goals in the US?”, Lal et Niaz (2024)
→ Cette étude montre que le minage est rentable dans 96% des 80 cas étudiés lorsqu’il est alimenté par des sources renouvelables. Elle souligne également que les revenus générés par le minage de bitcoin sont plus réguliers que ceux générés par la production d’hydrogène ou d’ammoniac.“Economic integration of Bitcoin mining in renewable energy and grid management”, Rudd et Porter (2024)5
→ Cet article présente le minage de bitcoin comme une solution économiquement viable pour absorber les excédents de production et renforcer les services de réseau. Elle appuie son propos sur des simulations énergétiques et économiques.“Bitcoin and Renewable Energy Mining: A Survey”, Toomatsu et Han (2023)
→ Cette revue analyse les interactions entre le minage et les sources renouvelables. Elle confirme le potentiel du minage pour soutenir les énergies renouvelables, mais souligne aussi des limites méthodologiques persistantes dans la littérature.“Hedging renewable energy investments with Bitcoin mining”, Bastian-Pinto et al. (2021)
→ Cette étude propose une stratégie pour les investisseurs dans les parcs éoliens afin de se prémunir contre la volatilité des prix de l'électricité en investissant simultanément dans des installations de minage de bitcoin. En exploitant la non-corrélation entre les prix de l'électricité et du bitcoin, les producteurs peuvent basculer entre la vente d'électricité et le minage pour maximiser les revenus.“Climate sustainability through a dynamic duo: Green hydrogen and crypto driving energy transition and decarbonization”, Lal et You (2024)6
→ Cet article explore la synergie entre la production d'hydrogène vert et le minage de bitcoin pour accélérer la transition énergétique et la décarbonation. Les auteurs proposent que l'infrastructure de l'hydrogène vert puisse être utilisée conjointement avec les opérations de minage pour stabiliser le réseau électrique et maximiser l'utilisation des énergies renouvelables. Cette approche intégrée pourrait renforcer la durabilité environnementale et socio-économique.“The Feasibility Study of Production Bitcoin with Geothermal Energy: Case Study”, Aliehyaei et Shamoushaki (2022)
→ Cette étude examine la viabilité de l'utilisation de l'énergie géothermique pour alimenter les opérations de minage de bitcoin. En analysant un cycle de production multi-générationnel incluant l'électricité, le refroidissement et le minage, les auteurs évaluent les performances énergétiques et exergétiques du système. Les résultats suggèrent que l'énergie géothermique peut fournir une alternative renouvelable et rentable pour le minage de bitcoin.“Study on the economics of wind energy through cryptocurrency”, Vega-Marcos et al. (2022)
→ L'étude propose l'intégration d'équipements de minage de cryptomonnaies dans les parcs éoliens pour améliorer leur rentabilité. En exploitant l'énergie produite pour le minage lors des périodes de faible demande sur le réseau, les producteurs peuvent réduire le temps d'amortissement des installations. Cette stratégie pourrait rendre les investissements dans l'énergie éolienne plus attractifs et contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.“Rational mining limits Bitcoin emissions“, Houy (2019)
→ Voir section “4) La science contre-attaque”. De plus, l’étude montre également que les incitations économiques freinent naturellement la consommation énergétique et les émissions, en cohérence avec une utilisation plus efficace de l’énergie.“The Carbon Footprint of Bitcoin”, Stoll et al. (2019)
→ Voir section “4) La science contre-attaque”. De plus, l’article insiste sur les leviers de réduction potentiels pour diminuer l’empreinte carbone du minage de bitcoin.“Life Cycle Assessment of Bitcoin Mining“, Köhler et Pizzol (2019)
→ Voir section “4) La science contre-attaque”. De plus, l’analyse du cycle de vie conclut d’un impact environnemental mesurable du minage de bitcoin, mais améliorable grâce à l’efficacité énergétique et aux énergies renouvelables.
Flexibilisation et stabilisation des réseaux électriques
“Bitcoin’s Carbon Footprint Revisited: Proof of Work Mining for Renewable Energy Expansion”, Ibañez et Freier (2023)7
→ Cette étude propose une réévaluation des émissions produites par le minage de bitcoin, en tenant compte de sa capacité à fournir une réponse à la demande. Elle conclut que le minage peut contribuer à décarboner les réseaux, si ces derniers intègrent correctement les énergies renouvelables.“High resolution modeling and analysis of cryptocurrency mining’s impact on power grids: Carbon footprint, reliability, and electricity price”, Menati et al. (2023)
→ Cet article modélise finement les effets du minage sur la stabilité du réseau. Les auteurs montrent que l’adaptabilité du minage permet d’améliorer la fiabilité du système électrique.“Leveraging Bitcoin Mining Machines in Demand-Response Mechanisms to Mitigate Ramping-Induced Transients”, Ginzburg-Ganz et al. (2024)
→ Les auteurs étudient le potentiel du minage dans des dispositifs de réponse à la demande. Le Bitcoin y est décrit comme une charge ajustable efficace pour amortir les pics de production ou de consommation.“Cryptocurrency mining as a novel virtual energy storage system in islanded and grid-connected microgrids”, Hajiaghapour-Moghimi et al. (2024)
→ Cette étude montre que dans les micro-réseaux, le minage de bitcoin réduit les pertes d’énergie, abaisse les coûts de 46 % et améliore l’intégration des énergies renouvelables. Il agit ainsi comme un système de stockage virtuel.“Bitcoin and Its Energy, Environmental, and Social Impacts: An Assessment of Key Research Needs in the Mining Sector”, Rudd et al. (2023)
→ Cet article propose une vue d’ensemble des impacts énergétiques, environnementaux et sociaux du minage de bitcoin. Il met en évidence le potentiel du minage à contribuer positivement via la réponse à la demande, l’intégration aux réseaux électriques et la réduction du torchage de méthane. L’étude appelle à davantage de recherches empiriques pour éclairer les politiques publiques.“Robust optimization for energy-aware cryptocurrency farm location with renewable energy”, Lotfi et al. (2023)
→ Les auteurs développent un modèle d'optimisation pour déterminer l'emplacement optimal des fermes de minage de cryptomonnaies alimentées par des énergies renouvelables. Le modèle prend en compte les incertitudes liées à la disponibilité de l'énergie renouvelable et aux coûts d'exploitation, visant à minimiser les risques et à maximiser la rentabilité. Cette approche aide à planifier des installations de minage durables et économiquement viables.“The Environmental Impact of Cryptocurrencies: A Clarification for Wendl et al. (2023)”, Matthews (2023)
→ Voir section “4) La science contre-attaque”. De plus, l’auteur propose une lecture plus dynamique, soulignant que le minage peut aider à stabiliser les réseaux électriques et à rentabiliser les projets d’énergie verte. Il plaide pour une évaluation plus rigoureuse et actualisée des données.“The Energy Consumption of Blockchain Technology: Beyond Myth”, Sedlmeir et al. (2020)
→ Voir section “4) La science contre-attaque”. De plus, bien que généraliste, cette étude évoque la capacité du minage à s’adapter aux surplus de production; en particulier avec des mécanismes comme la réponse à la demande.
Réduction des émissions et rentabilisation
“An integrated landfill gas-to-energy and Bitcoin mining framework”, Rudd et al. (2024)8
→ Ce modèle associe la capture de méthane sur les décharges au minage de bitcoin, permettant de rentabiliser l’opération tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre.“The Potential Relationship between Biomass, Biorefineries, and Bitcoin”, Semaan et al. (2024)
→ Bitcoin est ici présenté comme un levier économique pour rendre viable les bio-raffineries. Cela contribue indirectement aux objectifs de développement durable et à la réduction des émissions.“Can Climate Change Mitigation be Catalyzed through Green Hydrogen Coupled with Crypto's Resurgence?”, Lal et You (2024)
→ En combinant l’hydrogène vert et le minage de bitcoin, cette étude estime qu’il est possible d’amplifier les capacités de capture du CO₂ et de stimuler les investissements dans les énergies renouvelables.“Pairing crypto mining with green hydrogen offers clean energy boost”, Friedlander et Chronicle (2024)
→ En intégrant l’hydrogène vert dans les installations de minage, les auteurs observent un gain de 73 % en rentabilité sur les parcs éoliens, et une réduction du gaspillage énergétique.“Mining bitcoins with carbon capture and renewable energy for carbon neutrality across states in the USA”, Niaz et al. (2022)
→ Les chercheurs analysent la faisabilité économique et environnementale du minage de bitcoin aux États-Unis en utilisant des énergies renouvelables et des technologies de capture du carbone. L'étude évalue les émissions nettes de CO₂ pour chaque État, identifiant les régions où le minage pourrait être rentable et neutre en carbone.“Flare gas monetization and greener hydrogen production via combination with cryptocurrency mining and carbon dioxide capture”, Snytnikov et Potemkin (2022)9
→ Cette étude propose d’utiliser le gaz torché pour produire de l’électricité sur site, alimentant des opérations de minage de cryptomonnaies. Cela permet de réduire les émissions de CO₂ tout en générant des revenus. Les auteurs suggèrent aussi d’intégrer la capture et la réinjection du CO₂ pour améliorer la récupération pétrolière. Cette approche offre une alternative plus durable au torchage classique.“Flared Gas Can Reduce Some Risks in Crypto Mining as Well as Oil and Gas Operations”, Vazquez et Crumbley (2022)
→ Cet article explore l'utilisation du gaz torché pour alimenter des opérations de minage de cryptomonnaies. Cette approche permet de réduire les émissions de CO₂, de diminuer les coûts pour les foreurs et d'augmenter les redevances pour les propriétaires fonciers. Des entreprises comme Crusoe Energy ont mis en œuvre des systèmes mobiles de minage sur site, transformant une ressource auparavant gaspillée en une source d'énergie productive. Cependant, l'article souligne également les préoccupations environnementales associées.“Implausible projections overestimate near-term Bitcoin CO2 emissions”, Masanet et al. (2019)
→ Voir section “4) La science contre-attaque”. De plus, les auteurs montrent également que les émissions de Bitcoin pourraient même décroître à court terme, grâce à une meilleure efficacité énergétique et un recours accru aux énergies renouvelables.“Could Bitcoin emissions push global warming above 2 °C?”, Dittmar et Praktiknjo (2019)
→ Voir section “4) La science contre-attaque”. De plus, les auteurs soulignent que l'efficacité énergétique du minage de Bitcoin s'améliore rapidement, ce qui pourrait réduire les émissions futures.
Analyse critique et modélisation économique
“Rethinking bitcoin's energy use through sustainable digital business models and resources monetization: A multiple case study analysis”, Dasaklis et al. (2025)
→ Cette étude explore comment le minage de bitcoin pourrait évoluer vers des modèles plus durables, en intégrant pleinement les enjeux environnementaux. Les auteurs montrent que, lorsqu’il repose sur des sources d’énergie renouvelables et des ressources énergétiques sous-utilisées, le minage peut contribuer à réduire l’empreinte carbone du secteur. L’article souligne que les mécanismes économiques du minage peuvent être repensés pour servir des objectifs écologiques sans compromettre la rentabilité.“Win-Win Environmental Regulations for Crypto Mining: Developing a Regulatory Program That Reduces Environmental Harm and Promotes Innovation and Competition”, Finney (2024)
→ L’article propose une régulation « gagnant-gagnant » du minage de bitcoin, combinant réduction des nuisances environnementales et stimulation de l’innovation. L’objectif est d’éviter les interdictions brutales et de favoriser une transition vers un minage plus propre. Ce cadre vise aussi à maintenir la concurrence et à éviter la concentration du secteur.“Quantification of energy and carbon costs for mining cryptocurrencies“, Krause et Tolaymat (2018)
→ Voir section “4) La science contre-attaque”. De plus, cette étude montre un impact environnemental réel mais modéré en comparant le minage de bitcoin à d’autres industries extractives; et cela, en évaluant les émissions de manière empirique.“Energy Consumption of Bitcoin Mining“, Küfeoğlu et Özkuran (2019)
→ Cette étude examine l’empreinte énergétique du minage de cryptomonnaies à l’échelle mondiale, en se concentrant particulièrement sur Bitcoin. Les auteurs analysent comment les mineurs cherchent en permanence les sources d’électricité les moins chères, ce qui les conduit parfois vers des énergies renouvelables. Toutefois, ils soulignent que cette utilisation reste opportuniste, intermittente et largement dictée par le prix plutôt que par des considérations environnementales. L’étude conclut que, malgré quelques effets positifs potentiels, l’impact global du minage sur l’environnement reste problématique et difficile à justifier sans politiques incitatives.“Drivers of Bitcoin Energy Use and Emissions”, McCook (2023)
→ Cet article explore les facteurs influençant la consommation énergétique du minage de bitcoin. L’auteur estime que les émissions du secteur ont atteint un pic et tendent à baisser grâce à l’innovation technologique.“Climate Impacts of Bitcoin Mining in the U.S.”, Stooll et al. (2023)
→ Cet article s’appuie sur des données empiriques pour évaluer l’impact environnemental réel du minage de bitcoin aux États-Unis. Il analyse la provenance de l’énergie utilisée par les mineurs et en déduit leur empreinte carbone; appellant par ailleurs à une plus grande transparence dans le secteur.“Economics of Open-Source Solar Photovoltaic Powered Cryptocurrency Mining”, McDonald et al. (2023)
→ Cette étude explore l'utilisation de l'énergie solaire photovoltaïque pour réduire les coûts électriques et l'impact environnemental du minage de cryptomonnaies. Les résultats montrent que la rentabilité dépend fortement de l'emplacement géographique et du type d’installation, en raison du flux solaire et des tarifs électriques locaux. Au Canada, le retour sur investissement (ROI) d’un conteneur de 50 asics est en moyenne de 159%; contre 580% aux États-Unis.
Un consensus scientifique évident s’est donc développé ces dernières années autour des nombreux impacts positifs du minage de bitcoin; et cela, tout en mettant en avant l’importance pour ce secteur de diminuer autant que possible son impact écologique.
6) Quelques autres études à conclusion négative
Quelques autres études, parues ces dernières années, ont toutefois adopté une position plus critique concernant l’impact du minage de bitcoin.
Toutefois, il est essentiel de noter que trois-quarts d’entre-elles sont ou ont été critiquées; pour leurs hypothèses et/ou leur méthodologie.
“Economic estimation of Bitcoin mining’s climate damages demonstrates closer resemblance to digital crude than digital gold“, Jones et al. (2022)
→ Cette étude montre que chaque dollar de Bitcoin créé entre 2016 et 2021 a généré en moyenne 0,35 dollar de dommages climatiques, un niveau comparable à celui du bœuf ou de l’essence. Les auteurs concluent que, sur le plan environnemental, le Bitcoin ressemble plus à du "pétrole numérique" qu’à de "l’or numérique"; et que le minage de bitcoin n’est pas écologiquement soutenable.“Policy assessments for the carbon emission flows and sustainability of Bitcoin blockchain operation in China“, Jiang et al. (2021)
→ Cet article souligne que le minage de bitcoin en Chine, majoritairement alimenté par des énergies fossiles, pourrait générer jusqu’à 130,5 millions de tonnes de CO₂ d’ici 2024. Les auteurs appellent à des politiques ciblées pour limiter cet impact environnemental.“The environmental cost of cryptocurrency: Assessing carbon emissions from bitcoin mining in China“, Xiao et al. (2023)
→ Cette étude quantifie l’empreinte carbone du minage de cryptomonnaies en Chine entre 2017 et 2021. Les auteurs estiment que ce secteur a généré 77,84 millions de tonnes de CO₂ sur la période. Ils soulignent le rôle de la migration saisonnière des mineurs vers des régions hydroélectriques durant la saison humide, ce qui provoque des pics irréguliers de consommation. En l’absence de régulation, ils projettent des émissions cumulées pouvant atteindre 722 millions de tonnes de CO₂ d’ici 2060. L’étude recommande une coordination politique mondiale pour encadrer le secteur et limiter ses impacts environnementaux.“Estimating the climate and health damages of Bitcoin mining in the US: Is Bitcoin underwater?“, Goodkind et al. (2024)
→ Cet article évalue les dommages climatiques et sanitaires associés au minage de bitcoin aux États-Unis entre septembre 2019 et décembre 2021. Les auteurs estiment que, sur cette période, les coûts externes liés à la pollution de l'air et aux émissions de CO₂ représentaient en moyenne 49 % de la valeur marchande des bitcoins minés. L'étude identifie également des zones géographiques où ces dommages sont particulièrement élevés, notamment dans des États à forte dépendance aux énergies fossiles.“The environmental burden of the United States’ bitcoin mining boom“, Guidi et al. (2025)10
→ Cette étude examine l’impact environnemental du boom du minage de bitcoin aux États-Unis entre mi-2022 et mi-2023. Les chercheurs ont identifié 34 grandes fermes de minage consommant 32,3 TWh d’électricité, dont 85 % provenaient de sources fossiles. Cette activité a entraîné une augmentation des concentrations de particules fines, exposant environ 1,9 million d’Américains à une pollution supplémentaire, notamment autour de New York et Houston. L’étude souligne que ces émissions, bien que générées localement, affectent des communautés situées à des centaines de kilomètres.“Bitcoin's growing e-waste problem“, de Vries et Stoll (2021)11
→ Cet article s’intéresse à l'impact environnemental du matériel utilisé pour le minage de Bitcoin. Les auteurs soulignent que la durée de vie des dispositifs ASIC, spécialisés pour le minage, est souvent inférieure à 1,5 an, ce qui engendre une quantité importante de déchets électroniques. En 2021, le réseau Bitcoin aurait généré environ 30,7 kilotonnes de déchets électroniques, soit comparable à celui de petits pays. Les auteurs suggèrent que des changements dans le protocole de Bitcoin ou une réglementation plus stricte pourraient atténuer ces effets.“Bitcoin's growing water footprint“, de Vries (2023)
→ L’auteur évalue pour la première fois l’empreinte hydrique du minage de Bitcoin. Il estime qu’en 2021, le réseau a consommé environ 1 600 gigalitres (GL) d’eau, soit 16 000 litres par transaction, en tenant compte de l’eau utilisée pour le refroidissement des machines et celle indirectement consommée via la production d’électricité. L’étude souligne que le minage aux États-Unis consomme déjà autant d’eau qu'une grande ville comme Washington D.C.“A Survey on Technologies Which Make Bitcoin Greener or More Justified“, Heinonen et al. (2022)
→ Cette étude dresse un panorama des technologies et approches visant à réduire l’impact environnemental du Bitcoin. Les auteurs soulignent que, si ces solutions peuvent atténuer certains effets, aucune d’entre elles ne suffit à rendre le Bitcoin véritablement durable. Ils concluent que seule une remise en question du mécanisme de consensus (PoW) pourrait rendre l’usage de Bitcoin écologiquement défendable à long terme.
En effet, il convient de souligner que:
dans la première, les auteurs ont eux-mêmes établi trois critères de durabilité contestables sur lesquels repose l’ensemble de leur analyse;
dans les deux suivantes, l’étude se concentre exclusivement sur le cas chinois, ce qui pourrait refléter une certaine influence politique (en particulier dans l’étude de Jiang et al. (2021), aux vues de la source des financements obtenus12);
la cinquième a été critiquée dans un article non revu par des pairs, publié sur le site du Digital Assets Research Institute Team (DARI);
l’article de A. de Vries (2021) a vu dès sa publication plusieurs estimations ont été critiquées (notamment la durée de vie des équipements de minage);
enfin, le second article de A. de Vries (2023) a également été critiqué académiquement par Sai et Vranken (2023) dans leur article “Promoting rigor in blockchain energy and environmental footprint research: A systematic literature review”, notamment à cause de l’utilisation d’une métrique trompeuse (consommation par transaction).
7) Conclusion
Bien que le débat sur l’impact écologique du minage de bitcoin a fait rage depuis 2017/2018, les preuves scientifiques accumulées ces dernières années ont bousculé les idées reçues; au point que:
60% de ces études (33 sur 55) tirent des conclusions positives du minage de bitcoin;
13% (7 sur 55) sont neutres;
et 27% (15 sur 55) tirent des conclusions négatives.
Toutefois, il est essentiel de nuancer ce dernier propos, car sur les 15 études tirant des conclusions négatives sur le minage de bitcoin, 12 ont été contestées et/ou peuvent représenter un conflit d’intérêt ou un manque de neutralité.

D’autres études, non revues par des pairs, ont elles aussi démontré les nombeux impacts positifs du minage; notamment le “Cambridge Digital Mining Industry Report”, publié en avril 2025 et soutenu par des institutions publiques et privées (en particulier des banques, fonds d’investissement, VISA et Mastercard):
- plus de 52% de l’électricité utilisée pour miner proviendrait de sources durables;
- la consommation énergétique du minage de Bitcoin représenterait environ 0,5% de la consommation mondiale, et ses émissions de gaz à effet de serre 0,08% des émissions mondiales;
- près de 87% du matériel de minage mis hors service est recyclé ou réutilisé;
- le potentiel de flexibilité électrique (délestage volontaire) est conséquent.
Loin de se réduire à une consommation énergétique brute, les effets bénéfiques du minage de bitcoin sur sur la transition énergétique, la réduction des émissions polluantes et la stabilisation des réseaux électriques sont donc tangibles et mesurables.
En s’appuyant sur des travaux rigoureux, relus par des pairs et publiés dans des revues reconnues, cet article “Le minage de bitcoin: ses impacts positifs scientifiquement prouvés“ met ainsi en lumière un constat trop souvent ignoré: le minage peut être une solution technologique innovante au service de la durabilité.
S’il reste toutefois des défis à relever, notamment sur le plan de la transparence des données, de l’optimisation des mix énergétiques et de son impact écologique, le minage de bitcoin n’est donc plus un simple consommateur d’énergie: il est devient acteur de sa propre transformation.
À dans quelques jours, pour un prochain article !
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Cette étude a obtenu des financements de la Fondation Allemande pour la Recherche (DFG) et du MIT Center of Energy and Environmental Policy Research.
Cette étude a obtenu un financement de l’Independent Research Fund Denmark (IRFD).
Cette étude a obtenu des financements de l’Institute for Social and Economic Research and Policy de l’université de Columbia.
Cette étude a été financée par le programme RSP2025R87 de l’Université Roi Saud en Arabie Saoudite.
M. Rudd et D. Porter font tous deux partie de la Satoshi Action Fund: un biais pro-Bitcoin est donc possible. Toutefois, les auteurs n’ont reçu aucun financement et aucune bourse pour écrire cette étude, aucun conflit d’intérêt n’a été déclaré lors de la publication et la Satoshi Action Fund est une organisation à but non lucratif ne versant pas de salaire à M. Rudd et D. Porter.
Cette étude a obtenu une bourse de la National Science Foundation.
Cette étude a obtenu un financement universitaire de la University College London Centre for Blockchain Technologies.
Cette étude a obtenu des financements de Satoshi Action, un organisme pro-Bitcoin. Un biais pro-minage est donc possible.
Cette étude a obtenu des financements publics du Ministère des Sciences de Russie.
Cette étude a été financée par plusieurs subventions de recherche américaines, comme le P30ES000002 et le R01ES034373; provenant du National Institutes of Health et du National Institute of Environmental Health Sciences.
Cette étude peut présenter un conflit d’intérêt, A. de Vries travaillant pour la Banque Centrale Néerlandaise.
Cette étude a été financée par le Fond National des Sciences de Chine (NSFC).